Journée du 24 septembre...


Je me réveille vers Wolfburg. La météo est toujours aussi triste. Le train arrivera à l'heure à la zoologischer garten bahnhof.

Berlin fait grise mine. Nous avons quarante minutes pour avaler ein Pott Kaffee mit une part de gâteau à la pomme pour € 1,95. La correspondance pour Wismar (Bad Kleinen) RE 38134 est assurée par une rame à deux niveaux tirée par la 114-013. L'agglomération de la capitale allemande est vite oubliée pour laisser place à un paysage monotone n'ayant pour reliefs que les pylônes électriques ou les éoliennes. Tous les passages à niveau sont en cours de suppression par la construction d'ouvrages supérieurs ou inférieurs. Ces travaux imposent quelques ralentissements à notre RE, et le train accuse sept minutes de retard à Schwerin… alors que nous n'en avons que cinq pour changer à Bad Kleinen. Finalement, notre correspondance attendra, et nous embarquons dans le VT 628-212 jusqu'à Lübeck. Le soleil fait alors quelques timides et furtives apparitions.
L'arrivée dans la ville hanséatique sera - coup de chance - lumineuse, permettant ainsi de faire quelques photos de 218. Malheureusement, les sémaphores ont déjà succombé à la vague de modernisation. Repas sur le pouce composé de Würsten et de pommes frites, les deux assiettes et deux Bittburger pour €16,-.
Nous rejoignons la gare où à nouveau une éclaircie permettra de faire une photo de l'EC 35 composé des rames de la DSB IC3 5086 et 5078. Clic, clac, c'est dans la boite ! Un petit sprint, et nous grimpons à bord de l'EC, non sans s'être fait engueuler pour avoir traversé les voies.
Sur les six voitures, sont présentes les 21, 23, 25, … mais pas la 22 figurant sur notre réservation. Tant pis, nous nous installons à côté d'un sympathique couple de quinquagénaires arrivant tout droit de l'Oregon. John et Valery visitent l'Europe en train après s'être mariés au mois de juillet. Nous accédons à l'île de Fehman par le pont mixte rail-route de la ligne Vogelfluglinie " au vol d'oiseau ". Le terminal de Puttgarden est atteint une dizaine de minutes plus tard, et le train grimpe à faible vitesse dans le Prins Richard, le ferry de la compagnie Scandlines. Le train stoppe ses moteurs, un câble électrique étant branché pour assurer l'éclairage durant la traversé. Nous rejoignons le pont histoire de humer les embruns de la Baltique. La mer est envahie de méduses. Migrent-elles vers des eaux plus chaudes avant l'offensive de l'hiver ? Le littoral, aussi bien allemand que danois est parsemé d'éoliennes. Gadget écologique ? Non, plus simplement la possibilité de produire à moindre coût l'électricité dans ces contrées maritimes où Eole n'est jamais très avare de son souffle.
La demi-heure de traversée passe vite, nous arrivons en terre danoise. La Scandinavie s'offre alors à nous pour une dizaine de jours.
A Nykøbing, nous arrivons quand même à voir deux rames tractées, compositions devenues rares depuis l'invasion des IC 3 sur l'ensemble du réseau des DSB. Leurs boudins frontaux ne les embellissent évidemment pas. Pauvres photographes danois… A Ringsted, nous rejoignons le grand itinéraire électrifié qui nous conduira jusqu'à København. Pour changer un peu, nous croisons des IC 3… mais cette fois-ci pourvus d'un pantographe ! Les premières rames du S-Tog - le RER local - apparaissent à partir de Høje Taastrup, dont les versions les plus récentes pourraient être assimilées à de petits Talgo électriques (un essieu entre chaque caisse). Nous arrivons on time sous la sombre marquise de la gare centrale. Une correspondance sur le même quai pour Stockholm est assurée en X 2000. Mais préférant le chemin des écoliers, c'est par Helsingør et une liaison en ferry que nous rejoindrons la Suède. En fait, nous avions déjà passé le gigantesque ouvrage de l'Øresund deux ans auparavant pour rejoindre Malmö…
Une belle lumière se projette sur les coquettes banlieues nord de la capitale danoise. La rame dans laquelle nous nous trouvons assure les navettes (trois par heure) Malmö (S) - København - Helsingør ; récente, elle est aussi très propre et relativement luxueuse pour un service que l'on pourrait qualifier de banlieue.
Le train s'immobilise dans la gare en impasse qui respecte l'architecture de la vielle ville hanséatique dont le centre historique se découvre dès la sortie. Beaux clochers, belle forteresse. La correspondance pour le ferry Helsingør (DK) - Helsingborg (S) touche la gare. Il nous en coûtera 18 DKK chacun pour rejoindre la Suède. Nous aurons passé en tout et pour tout à peine plus de quatre heures sur le réseau des DSB. Adieu Danemark, adieu Andersen et Lego…

… bonjour Ikea et ABBA ! Les Suédois descendent lourdement chargés de bières achetée " en face " ou dans le duty free du ferry. Il est vrai que la vente d'alcool est très réglementée de ce côté de l' Øresund. Celle-ci ne peut avoir lieu que dans des magasins d'état, uniquement à certaines heures, à des tarifs quasi prohibitifs… Mais ce soir - comme tous les week-ends - c'est l'heure de se " laisser aller ", ce qui explique l'intensité de ce " trafic ".

La gare ferroviaire est ici aussi accolée au terminal du ferry. Par contre, elle est souterraine, et aussi accueillante que Châtelet les Halles. Pour rejoindre Malmö, il y a bien l'X 2000 Linx 495 Oslo - København à 19 h 47, mais la réservation étant obligatoire, je n'ai pas envie de prendre une " prune " avec mon simple Euro Domino (172 € pour trois jours sans les réservations ou suppléments). On patientera donc jusqu'à 20 h 11. Et pour aider cela, il y le casse-croûte : au menu, jambonneau de l'Aveyron arrosé de vin corse, domaine Vico. On ne va pas se laisser abattre ! Le train arrive rapidement, ne nous laissant pas le temps de finir la bouteille. Elle sera vidée une fois installés dans l'IC3 électrique. Dans une des gares desservies, un vieil homme quittant sa place nous lance - avec un fort accent suédois - un " au revoir ! ". Je lui réponds de même. Difficile de passer incognito !

Nous voilà maintenant à l'abri de la marquise de la gare de Malmö Central pour quelques mois encore gare en impasse, avant l'inauguration du passage direct en souterrain. La lumière (de nuit) me semble favorable pour quelques poses au trépied. Je commence par l'atypique 111 Berlin Night Express. Ce train origine ici même, et à destination de la capitale allemande passe plus de temps sur l'eau que sur les rails. En effet, avec 300 kilomètres sur la terre ferme, et 115 sur l'eau, les voyageurs font finalement plus de bateau que de train, même s'ils ne s'en rendent pas forcément compte, confortablement installés dans l'une des deux couchettes ou la voiture-lit avec douche. Malgré la relative lenteur de la relation, la rame des SJ est bien remplie. Le train de nuit pour Stockholm - nettement plus long - est lui aussi photogénique. Je lui accorde donc quelques poses longues. En longeant la rame, je m'aperçois que toutes les voitures sont équipées du double régime de frein (V6/M24) ; peut-être cela sert-il aux trains MV ?
Pour rejoindre la jolie ville de Lund, nous avons pris une vieille automotrice " retapée " n° 3112. L'aménagement intérieur est moderne, mais l'aspect rétro de caisse trahit les années passées. Le centre de la ville universitaire est bien sympathique, et les rues animées comme l'indiquait le guide. Passage par le pub " Strortoget " où deux pintes nous coûtent 104 SKK (soit environ 17 €). Retour en gare, et départ en train de nuit (photographié à Malmö) n° 208, destination Stockholm. Le confort est vraiment correct, le gabarit du lit généreux, même si l'aspect général est un peu désuet. Qu'importe ! la nuit sera bonne…

 

-

Arrivée

Départ

Train n°

Km

Train dénommé

Berlin Zoo.

8h29

9h14

38134

226

-

Bad Kleinen

11h57

12h02

11614

69

-

Lübeck Hbf

12h56

14h07

EC35

291

-

København

17h59

18h13

3083

46

-

Helsingør

19h02

19h40

Bateau

-

-

Helsinborg

20h00

20h11

1105

69

-

Malmö Central

20h54

21h28

1100

16

-

Lund

21h40

23h24

208

581

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