Berlin fait grise mine. Nous avons quarante
minutes pour avaler ein Pott Kaffee mit une part de gâteau
à la pomme pour € 1,95. La correspondance pour Wismar (Bad
Kleinen) RE 38134 est assurée par une rame à deux
niveaux tirée par la 114-013. L'agglomération de la
capitale allemande est vite oubliée pour laisser place
à un paysage monotone n'ayant pour reliefs que les
pylônes électriques ou les éoliennes. Tous les
passages à niveau sont en cours de suppression par la
construction d'ouvrages supérieurs ou inférieurs. Ces
travaux imposent quelques ralentissements à notre RE, et le
train accuse sept minutes de retard à Schwerin… alors que nous
n'en avons que cinq pour changer à Bad Kleinen. Finalement,
notre correspondance attendra, et nous embarquons dans le VT 628-212
jusqu'à Lübeck. Le soleil fait alors quelques timides et
furtives apparitions.
L'arrivée dans la ville hanséatique sera - coup de
chance - lumineuse, permettant ainsi de faire quelques photos de 218.
Malheureusement, les sémaphores ont déjà
succombé à la vague de modernisation. Repas sur le
pouce composé de Würsten et de pommes frites, les deux
assiettes et deux Bittburger pour €16,-.
Nous rejoignons la gare où à nouveau une
éclaircie permettra de faire une photo de l'EC 35
composé des rames de la DSB IC3 5086 et 5078. Clic, clac,
c'est dans la boite ! Un petit sprint, et nous grimpons à bord
de l'EC, non sans s'être fait engueuler pour avoir
traversé les voies.
Sur les six voitures, sont présentes les 21, 23, 25, … mais
pas la 22 figurant sur notre réservation. Tant pis, nous nous
installons à côté d'un sympathique couple de
quinquagénaires arrivant tout droit de l'Oregon. John et
Valery visitent l'Europe en train après s'être
mariés au mois de juillet. Nous accédons à
l'île de Fehman par le pont mixte rail-route de la ligne
Vogelfluglinie " au vol d'oiseau ". Le terminal de Puttgarden est
atteint une dizaine de minutes plus tard, et le train grimpe à
faible vitesse dans le Prins Richard, le ferry de la compagnie
Scandlines. Le train stoppe ses moteurs, un câble
électrique étant branché pour assurer
l'éclairage durant la traversé. Nous rejoignons le pont
histoire de humer les embruns de la Baltique. La mer est envahie de
méduses. Migrent-elles vers des eaux plus chaudes avant
l'offensive de l'hiver ? Le littoral, aussi bien allemand que danois
est parsemé d'éoliennes. Gadget écologique ?
Non, plus simplement la possibilité de produire à
moindre coût l'électricité dans ces
contrées maritimes où Eole n'est jamais très
avare de son souffle.
La demi-heure de traversée passe vite, nous arrivons en terre
danoise. La Scandinavie s'offre alors à nous pour une dizaine
de jours.
A Nykøbing, nous arrivons quand même à voir deux
rames tractées, compositions devenues rares depuis l'invasion
des IC 3 sur l'ensemble du réseau des DSB. Leurs boudins
frontaux ne les embellissent évidemment pas. Pauvres
photographes danois… A Ringsted, nous rejoignons le grand
itinéraire électrifié qui nous conduira
jusqu'à København. Pour changer un peu, nous croisons
des IC 3… mais cette fois-ci pourvus d'un pantographe ! Les
premières rames du S-Tog - le RER local - apparaissent
à partir de Høje Taastrup, dont les versions les plus
récentes pourraient être assimilées à de
petits Talgo électriques (un essieu entre chaque caisse). Nous
arrivons on time sous la sombre marquise de la gare centrale. Une
correspondance sur le même quai pour Stockholm est
assurée en X 2000. Mais préférant le chemin des
écoliers, c'est par Helsingør et une liaison en ferry
que nous rejoindrons la Suède. En fait, nous avions
déjà passé le gigantesque ouvrage de
l'Øresund deux ans auparavant pour rejoindre Malmö…
Une belle lumière se projette sur les coquettes banlieues nord
de la capitale danoise. La rame dans laquelle nous nous trouvons
assure les navettes (trois par heure) Malmö (S) -
København - Helsingør ; récente, elle est aussi
très propre et relativement luxueuse pour un service que l'on
pourrait qualifier de banlieue.
Le train s'immobilise dans la gare en impasse qui respecte
l'architecture de la vielle ville hanséatique dont le centre
historique se découvre dès la sortie. Beaux clochers,
belle forteresse. La correspondance pour le ferry Helsingør
(DK) - Helsingborg (S) touche la gare. Il nous en coûtera 18
DKK chacun pour rejoindre la Suède. Nous aurons passé
en tout et pour tout à peine plus de quatre heures sur le
réseau des DSB. Adieu Danemark, adieu Andersen et Lego…
… bonjour Ikea et ABBA ! Les Suédois descendent lourdement chargés de bières achetée " en face " ou dans le duty free du ferry. Il est vrai que la vente d'alcool est très réglementée de ce côté de l' Øresund. Celle-ci ne peut avoir lieu que dans des magasins d'état, uniquement à certaines heures, à des tarifs quasi prohibitifs… Mais ce soir - comme tous les week-ends - c'est l'heure de se " laisser aller ", ce qui explique l'intensité de ce " trafic ".
La gare ferroviaire est ici aussi accolée au terminal du ferry. Par contre, elle est souterraine, et aussi accueillante que Châtelet les Halles. Pour rejoindre Malmö, il y a bien l'X 2000 Linx 495 Oslo - København à 19 h 47, mais la réservation étant obligatoire, je n'ai pas envie de prendre une " prune " avec mon simple Euro Domino (172 € pour trois jours sans les réservations ou suppléments). On patientera donc jusqu'à 20 h 11. Et pour aider cela, il y le casse-croûte : au menu, jambonneau de l'Aveyron arrosé de vin corse, domaine Vico. On ne va pas se laisser abattre ! Le train arrive rapidement, ne nous laissant pas le temps de finir la bouteille. Elle sera vidée une fois installés dans l'IC3 électrique. Dans une des gares desservies, un vieil homme quittant sa place nous lance - avec un fort accent suédois - un " au revoir ! ". Je lui réponds de même. Difficile de passer incognito !
Nous voilà maintenant à l'abri de la
marquise de la gare de Malmö Central pour quelques mois encore
gare en impasse, avant l'inauguration du passage direct en
souterrain. La lumière (de nuit) me semble favorable pour
quelques poses au trépied. Je commence par l'atypique 111
Berlin Night Express. Ce train origine ici même, et à
destination de la capitale allemande passe plus de temps sur l'eau
que sur les rails. En effet, avec 300 kilomètres sur la terre
ferme, et 115 sur l'eau, les voyageurs font finalement plus de bateau
que de train, même s'ils ne s'en rendent pas forcément
compte, confortablement installés dans l'une des deux
couchettes ou la voiture-lit avec douche. Malgré la relative
lenteur de la relation, la rame des SJ est bien remplie. Le train de
nuit pour Stockholm - nettement plus long - est lui aussi
photogénique. Je lui accorde donc quelques poses longues. En
longeant la rame, je m'aperçois que toutes les voitures sont
équipées du double régime de frein (V6/M24) ;
peut-être cela sert-il aux trains MV ?
Pour rejoindre la jolie ville de Lund, nous avons pris une vieille
automotrice " retapée " n° 3112. L'aménagement
intérieur est moderne, mais l'aspect rétro de caisse
trahit les années passées. Le centre de la ville
universitaire est bien sympathique, et les rues animées comme
l'indiquait le guide. Passage par le pub " Strortoget " où
deux pintes nous coûtent 104 SKK (soit environ 17 €). Retour en
gare, et départ en train de nuit (photographié à
Malmö) n° 208, destination Stockholm. Le confort est
vraiment correct, le gabarit du lit généreux,
même si l'aspect général est un peu
désuet. Qu'importe ! la nuit sera bonne…
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Berlin Zoo. |
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Bad Kleinen |
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Lübeck Hbf |
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København |
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Helsingør |
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Helsinborg |
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Malmö Central |
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Lund |
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